La Banque Nationale des Données Maladies Rares

  • Post category:Actualités

Vous avez peut-être vu passer l’information pour la première fois, la cellule opérationnelle de la Banque Nationale de Données Maladies Rares (BNDMR) rend publics les effectifs nationaux de patients recensés dans son entrepôt de données, pour chaque maladie rare.

Ce rapport national de mars 2022 utilise la nomenclature d’Orphanet.

Orphanet a été créé en 1997 par l’INSERM. C’est une ressource unique, rassemblant et améliorant la connaissance sur les maladies rares, afin de faciliter et perfectionner le diagnostic, le soin et le traitement des patients atteints de maladies rares.

Dans ce rapport de la BNDMR, nous retrouvons différentes entrées pour le syndrome de Noonan que nous listons ici avec quelques explications :

Maladies raresCode OrphanetCas dans la BNDMRau 01/03/2022
Syndrome de Noonan6482168
Syndrome de Noonan avec lentigines multiples500153
Neurofibromatose-syndrome de Noonan63876
Syndrome Noonan-like avec cheveux anagènes caducs270160
Syndrome Noonan-like avec leucémie myélomonocytaire juvénile363972≤10

Le syndrome de Costello et le syndrome Cardio-Facio-Cutané (CFC) sont également présents dans ce rapport. Ils font partie comme le syndrome de Noonan des RASopathies qui empruntent la même voie génétique. Vous les trouverez également sur le site de la BNDMR (lien pour le site).

Ces chiffres sont très intéressants statistiquement mais il est important de pouvoir vous donner plus de détails. Comme vous le savez sans doute, plusieurs gènes ont été retrouvés dans le syndrome de Noonan, ce qui explique cette multitude de variants et donc d’entrées dans le tableau.

  • Le syndrome de Noonan est le cas le plus fréquent. C’est un syndrome d’anomalies congénitales multiples relativement courant. Il se présente sous la forme d’un large éventail de malformations, allant des malformations cardiaques congénitales graves et potentiellement mortelles à la petite taille, en passant par la cryptorchidie, les difficultés d’alimentation, le retard de développement du langage et les faibles résultats scolaires à long terme à l’extrémité douce du spectre.
  • Le syndrome de Noonan avec lentigines multiples. Cette variante du syndrome de Noonan est liée à quelques mutations récurrentes très spécifiques, essentiellement dans le gène PTPN11 (le plus fréquent). Il s’en distingue essentiellement par la présence d’une lentiginose (apparition de taches pigmentaires) profuse, d’apparition progressive, parfois associée à quelques taches café-au-lait et une fréquence plus élevée de surdité et de cardiomyopathie.
  • La neurofibromatose-syndrome de Noonan. La neurofibromatose de type 1 (NF1) ou maladie de Von Recklinghausen est une affection autosomique dominante causée par des variants responsables perte de fonction du gène NF1, qui est un inhibiteur de la voie de signalisation RAS (d’où sont issue les RASopathies). La NF1 peut être confondue avec le syndrome de Noonan dans l’enfance. Entre 10 et 15% des patients ont une dysmorphie comparable à celle du syndrome de Noonan (ces patients ont quelquefois été rapportés comme atteints d’un « syndrome Noonan NF1 ») et un petit nombre de patients ont une sténose pulmonaire (« syndrome de Watson »).
  • Le syndrome Noonan-like avec cheveux anagènes est une entité clinique apparentée au syndrome de Noonan, également connue sous le nom de syndrome de Mazzanti. Le syndrome Noonan-like avec cheveux anagènes caducs est lié à une mutation du gène SHOC2 ou PPP1CB. Un déficit en hormone de croissance est plus commun que dans le syndrome de Noonan. 
  • Le syndrome Noonan-like avec leucémie myélomonocytaire juvénile. La leucémie myélomonocytaire juvénile (JMML) est un type rare de cancer du sang agressif qui affecte les nourrissons et les jeunes enfants ; il représente moins de 1% des leucémies infantiles.

Le diagnostic des LMMJ est rendu difficile par l’hétérogénéité de leur présentation. La splénomégalie reste le signe le plus constant. Une pâleur, des adénopathies, des signes respiratoires ou cutanés peuvent s’y associer.

Le Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) que nous avons réactualisé avec les professionnels en 2021 évoque ces mutations. Il est disponible sur notre site internet ou sur le site de la HAS.

Vous pouvez également voir ou revoir sur notre site notre traduction libre et partielle de l’anglais vers le français, de l’ouvrage Caractéristiques et interventions du syndrome de Noonan (1ère édition) de Amrit Bhangoo, endocrino-pédiatre américain.

Ce livre examine les progrès récents dans la compréhension et le traitement de la petite taille dans le syndrome de Noonan, ainsi que les dernières avancées dans les voies de signalisation dépendantes de l’hormone de croissance impliquées dans la petite taille, l’une des manifestations cliniques les plus fréquentes. 

Afficher l’image source